Lyse Trottier

Artiste conteuse

Enfant, avant de savoir écrire, je dictais mes histoires afin d’en garder des traces. Préado, je me servais de l’écriture pour étirer le bonheur de me retrouver en nature. J’écrivais de longs textes descriptifs d’ambiance. 

Adolescente, à quatorze ans, je me suis levée un matin avec l’inspiration d’écrire un texte sur le fait d’oser être soi. Quelques semaines plus tard, j’en faisais la lecture en sons et lumière pour le vernissage d’une murale qui accompagnait mes propos. 

Une fois mère, combien de fois me suis-je levée en pleine nuit, en urgence, comme si j’avais besoin de respirer, pour écrire des textes avec le seul but de me ressourcer? 

Puis, en 1989, je me suis faite conteuse. Mes textes sont devenus des moyens de communiquer mes valeurs et mes espoirs auprès de différents publics : enfants, ados et adultes. Face aux enfants, je me disais : ils verront une adulte qui n’a pas fermé la porte de son imaginaire, cela les guidera peut-être. 

Il y a plus de sept ans, j’ai commencé à donner des ateliers d’écriture. J’ai entendu cette fameuse porte de l’imaginaire s’ouvrir à nouveau pour de nombreux adultes qui participent à mes ateliers, et ce, même si certains l’avaient déjà barricadée à double tour, il y a de cela très longtemps! Outiller les personnes pour les aider à décoder le langage de l’imaginaire et de l’inconscient est devenu une motivation très puissante pour moi. 

C’est mon grand plaisir de communiquer mon aisance à me ressourcer de cette façon. Bien que j’aie cheminé en création littéraire à l’université, je privilégie les savoirs acquis au fil de mes études en hypnose et en chamanisme. Je pense que l’imaginaire est une façon privilégiée de retrouver une connexion avec soi, avec la dimension illimitée de notre intériorité, peu importe ce que nous traversons comme défi dans la « réalité ».